1er DECEMBRE 2011 : JOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA


Photo de famille des PVVIH avec le Président de la République Mouhamadou Issoufou, le Président de l'Assemblée Nationale Hama Hamadou, le 1er Ministre Briji Rafini, le Ministre de la santé Soumana Sanda, la Marraine de lutte contre les IST/sida et l'épouse du Président de l'Assemblée Hadjia Hari. 
Pour la première fois dans l'histoire de la lutte contre les IST/VIH/sida au Niger, le Président de la république a assisté au lancement des activités.


Discours prononcé par le Président du RENIP+ au nom de tous les réseaux de PVVIH du Niger
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Président du Conseil National de lutte contre le Sida ; Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale; Monsieur le Premier Ministre ; Messieurs les Présidents des Institutions Nationales ; Mesdames et Messieurs les Ministres ; Honorables députés ; Madame le Gouverneur de la Région de Niamey ; Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales ; Honorables Chefs Traditionnels ; Honorables leaders religieux ; Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

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Il y a trente ans, le monde découvrait un nouveau virus, qui allait bouleverser la médecine et notre société tout entière. En décembre 2010, 9.943 personnes étaient suivies dont 306 enfants. Pour autant environs 20 000 personnes ont encore besoin de traitement. Le VIH reste donc un véritable enjeu de santé publique auquel nous devons faire face, en fédérant les énergies et en mobilisant l’ensemble de nos forces. Les organisations de personnes vivant avec le VIH sida se sont données pour mandat de réduire les souffrances des personnes vivant avec le virus et de défendre les intérêts des sans voix, ceci dans le but d’assister l’Etat dans son mandat de protection et d’amélioration des conditions de vie des citoyens. Ces organisations ont actuellement un cadre de concertation en vue de conjuguer leurs énergies. Ce cadre de concertation fait le bilan 2011. De la lutte contre le sida au Niger. Sur le plan des avancées et des succès, le cadre de concertation des Réseaux de personnes vivant avec le VIH+ tient à souligner les aspects suivants :
  • Participation du Niger à la réunion de Haut niveau sur le VIH sida à New York le 8 juin 2011 et de sa détermination à réaliser d’ici à 2015 l’Objectif « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès liés au sida »
  • Signature du 2ème Projet d’appui à la lutte contre les IST/VIH/Sida avec la Banque Mondiale
  • Recrutement des personnels soignants en grand nombre par le Ministère de la Santé Publique
  • Aucune rupture des ARV n’a été signalée sur le plan national.
Sur le plan des obstacles qui jalonnent la riposte dans notre pays, le cadre de concertation vous fait part ici des difficultés quotidiennes que rencontrent les personnes infectées :
  • Certains droits fondamentaux des PVVIH ne sont pas respectés, plusieurs personnes ont témoigné avoir été forcées de se soumettre au test de dépistage du VIH-SIDA au moment d’être recrutées par les entreprises. Les travailleurs qui se sont avérés séropositifs ont été rejetés de la procédure de recrutement.
  • Il existe toujours des faiblesses au niveau de l’organisation et de la qualité des services à tous les niveaux de la prise en charge globale des PVVIH au Niger.
  • On note une insuffisance dans la décentralisation de la prise en charge des PVVIH à l’intérieur du pays.
  • On constate aussi des insuffisances dans la prise en charge des enfants nés de mères séropositives, je peux citer comme exemple la non Disponibilité Substituts du lait maternel.
  • L’insuffisance et le problème de maintenance des appareils de suivi des personnes sous ARV
  • On note que la société nigérienne n’évolue toujours pas dans l’acceptation des PVVIH, et que la stigmatisation demeure toujours une réalité. Et d’ailleurs c’est cette stigmatisation qui est la cause principale de la propagation de l’épidémie.
  • Malgré l’existence de la loi, il reste encore des difficultés dans le respect de la confidentialité dans les services de santé. Les Réseaux des PVVIH dénoncent cette pratique qui est contraire aux droits de l’homme.
Parmi les défis et contraintes qui jalonnent la riposte au niveau organisationnel, on note, une faible mobilisation des ressources intérieures et insuffisances des financements extérieurs dans un contexte de riposte tributaires essentiellement des ressources extérieures à hauteur de 83 ,4 %. Par rapport à tout ce qui a été relevé comme obstacles et défis, les réseaux des PVVIH formulent les recommandations suivantes :
  • Poursuivre et renforcer les interventions dans les domaines clés (dépistage, PTME, soins et traitement aux ARV) et procéder à une table ronde de tous les acteurs intervenant dans différents domaines en vue d’améliorer la qualité des services à tous les niveaux du système de santé;
  • Tenir les réunions régulières du Conseil national de lutte contre le Sida qui est l’organe d’orientation et de décision, rattaché à la présidence de la République et présidé par le chef de l’État
  • Mettre l’accent sur l’implication des leaders religieux pour qu’ils puissent aborder courageusement les questions de stigmatisation, et de discrimination
  • Permettre une meilleure implication des PVVIH de manière à susciter une vraie révolution et décriminaliser les personnes malades ou les groupes les plus exposés, et créer un environnement propice et habilitant en privilégiant la logique de santé publique et de développement associé au Sida.
  • Accentuer la décentralisation de la prise en charge en augmentant le nombre de centres prescripteurs partout dans le pays, comme cela est d’ailleurs prévu.
  • Faire confiance aux organisations de la société civile qui font leur preuve et leur accorder de réels moyens de fonctionnement.
  • Reconnaitre et décorer les acteurs de la Lutte particulièrement les PVVIH qui ont osé s’afficher publiquement
  • Suivre les recommandations issues du sommet de haut niveau tenu à New York en juin 2011
Je profite de l’occasion qui m’est ici donnée pour remercier tous les auteurs de ces précieuses contributions, qui nous permettront de construire l’avenir ensemble. Nous remercions particulièrement son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Président du Conseil National de lutte contre le Sida, dont la présence parmi nous aujourd’hui nous rassure quant à l’avenir dans la lutte contre le Sida. L'Objectif « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès liés au sida » est possible si tout le monde s’implique ! Je vous remercie.